dimanche 26 juillet 2009

Kia Ora, Talofa Lava, Welcome et Bienvenue

Lundi 20 juillet, 9h

Ca y est, après trois jours d'adaptation en milieu hostile, dans des conditions dantesques de température et d'humidité (si peu), enfin est venu le moment pour nous de faire notre entrée à la Richmond Road School d'Auckland. Tout commence avec la cérémonie du Powhiri (prononcez pofiri), rituel maori qui se conjugue à à peu près toutes les sauces ici afin de souhaiter la bienvenu à de nouveaux visiteurs. Alors que tous les élèves et le staff sont réunis dans la grande salle, nous sommes placés de l'autre côté de la cour sur plusieurs rangées, nous les hommes, pauvres diables, devant, et tandis que nous nous dirigeons lentement vers la salle, deux femmes maoris vont à tour de rôle chanter ce que j'imagine alors être des couplets d'une chanson rituelle. Une fois assis, s'ensuivent des chants en maoris accompagnés à la guitare, puis des discours auxquels je n'ai pas saisi grand chose, si ce n'est leur portée symbolique. Enfin, accolades avec certains pour conclure notre intégration.
C'était vraiment quelque chose de touchant (certainement pas dans le sens condescendant du terme) de voir tous ces gosses chanter (presque) d'une seule voix, dans une langue totalement étrangère, chose à laquelle ils sont pourtant habitués depuis leur plus jeune âge, pas nous. Bien au-delà du côté expérience professionnelle de la chose (vous m'imaginez, moi, dans l'enseignement?), c'est surtout l'aspect culturel qui va primer durant les cinq prochains mois, ce qui n'est pas pour me déplaire: beaucoup de découvertes et de situations cocasses en perspective mais également matière à baratin à forte teneur sociologisante pour remplir la figure imposée de trente pages à rendre une fois rentrés.
La journée s'est ensuite poursuivie entre morning tea, pause déjeuner, et premiers contacts avec la classe des grands de la section française, le tout dans une ambiance à mille lieux de ce que l'on a pu tous connaître dans nos sinistres établissements français.
Vivement la suite.

En ce qui concerne l'adaptation proprement dite, dure est comme je l'ai dit le mot approprié. Le gouvernement kiwi devrait songer à rebaptiser sa paire d'îles le pays aux longs nuages gris, voire noirs tellement ceux-ci se succèdent sans discontinuer depuis que j'ai posé le pied ici. Accompagnés bien souvent de bonnes rafales de vent de nature à ridiculiser celles de ce vieux fou de Mistral, sans oublier les désormais célèbres 90% d'humidité. Of course, ça ne serait pas si marrant si l'absence de chauffage central n'était pas la norme ici. Donc en attendant, on serre les dents, les couvertures, les bouillotes et tout ce qui peut rapporter quelques degrès supplémentaires. Quel est l'idiot qui a dit qu'à Rome, il fallait vivre comme les romains?

Sky Tower et nuages à l'horizon

Vues depuis l'édifice le plus haut de tout l'hémisphère sud, et comme vous pouvez le constater, le soleil était de la partie.






Et en bonus, la descente infernale en ascenceur supersonique

mardi 21 juillet 2009

"Oh my god I can't believe, I've never been this far away from home"

Quelque part entre le 14 et le 16 juillet, 7h38, Aéroport de Dubaï

Installé à la terrasse de l’antenne locale de Ronald McDonald, je ne m’imaginais pas que le sens d’un Minute Maid était si différent ici: un espèce de truc ultra sucré ultra dégueulasse, mais dont je viens de m’apercevoir qu’il ne m’a coûté qu’un euro cinquante en version King size, c’est plutôt correct après tout.
Que dire à part ça… Attente interminable à Paris, vol de 6 heures pour arriver au pays où les cigarettes se vendent par paquet de mille et des femmes en bikini, haha. Ceci dit, les boutiques sont vraiment énormes, dans tous les sens du terme. Croisé ce qui pourrait bien être des joueurs du Celtic Glasgow (mais qu'est ce qu'ils branlent ici???), l'équipe australienne féminine de cricket à ma gauche et un touriste chinois en turban de cheikh, c'est n'importe quoi. Version orientale de Las Vegas certainement.

Heureusement que la douane a été inexistante à l'arrivée, parce que je ne sais pas si mon exemplaire du dernier GQ avec Gisèle Bunchen à demi dénudée en couverture aurait survécu à un inventaire en règle de mon sac à dos, les pauvres ils doivent pas en voir tous les jours.
Mais je ne sais pas comment je vais tenir pour les 18 heures en l'air qu'il me reste à faire, qui a eu cette putain d'idée que de construire un pays aussi loin ?

Aéroport de Melbourne, très longtemps après


Magnifique spectacle à l'arrivée à Melbourne, de nuit. Le reflet de la lune sur l'aile, l'intensité de sa lumière variant au gré des nuages que nous traversions, puis les lumières dorées de la ville s'y mélangeant. Maintenant, nouvelle attente ici, tout est très calme, normal vu l'heure, une ambiance très feutrée flotte dans le salon. Dans à peu près trois heures de vol, la terre promise, enfin. Mais je réalise toujours pas, je suis en Australie, merde ! Ca mérite bien d'aller faire un tour aux toilettes tiens.

jeudi 2 juillet 2009

Résumé des épisodes précédents, ou le pourquoi du comment du machin de ce truc

Après avoir essayé d’imaginer mille façons d’inaugurer cette place de manière un tant soit peu originale, et devant l’échec criant qui en a résulté, je me retrouve réduit à vous souhaiter platement la bienvenue, en espérant que vous prendrez autant de plaisir à suivre les folles péripéties qui vont suivre que j’en ai eu à les vivre (et à les relater, cela va sans dire).
Histoire de poser la situation, je me trouve à une semaine et demi des deux journées qui vont sans doute être les plus longues de toute ma vie, en attendant pourquoi pas d’aller sur Mars un jour, mais pour l’instant ça se limite à l’Océanie, Nouvelle-Zélande, Auckland, Richmond Road School. Et le plus drôle, c’est pour y aller: 1h30 jusqu’à Paris, attente, 6h30 jusqu’à Dubaï, re-attente, et le bouquet final avec 18h30 pour rallier le coin du monde le plus éloigné depuis ici. Le temps de dire ouf quoi.
Tout ça pour cinq mois, avant une courte escale-retour en France, avant de repartir pour Montréal jouer les criminologues à l’UdeM. Cette courte description n’est bien sûr que la face émergée de l’iceberg, si l’année de mobilité se résumait à des allers-retours en avion et des stages, ça se saurait, et y’aurait pas besoin d’écrire un roman dessus.
En attendant, j’ai l’impression qu’il me reste tellement de trucs à régler que je vais en oublier les trois quarts, qui vont revenir me claquer dans la figure au moment propice, c’est-à-dire à 10 000 pieds du sol, ce qui va entraîner auto-flagellations mentales en cascade.